Nano lipofilling

Le nano lipofilling est une technique assez récente, dérivée d’un procédé plus ancien : le lipofilling.

Le lipofilling ou lipostructure est une greffe autologue, où donneur et receveur sont les mêmes personnes, et donc sans risque de rejet. Je prélève alors simplement la graisse du patient à un endroit, pour la réinjecter dans une zone où il en manque.

C’est une méthode de comblement que j’utilise régulièrement, pour recréer des volumes sur un visage marqué par une fonte tissulaire. Comme mes confrères, j’avais constaté que la lipostructure procurait aussi à la peau un petit effet trophique et rajeunissant.

C’est à partir de cette constatation qu’est né le nano lipofilling.

Comme pour le lipofilling, je prélève la graisse d’un patient mais au lieu de l’injecter, on va « traiter » cette graisse immédiatement pour séparer les cellules graisseuses, appelées adipocytes, du tissu restant. Ce traitement est tout ce qu’il y a de naturel, par simple centrifugation mécanique avec un système de filtres.

J’obtiens ainsi un tissu très riche en tissu de soutien, en cellules hématopoïétiques, en cellules souches et en facteurs de croissance. C’est cette fraction vasculaire stromale (FVS) qui donne les propriétés régénérantes du lipofilling mais surtout du nano lipofilling, à cause de la présence des cellules souches concentrées.

Ces cellules souches ont permis à la médecine de faire de grandes avancées thérapeutiques ces dernières années, en rhumatologie, en transplantation ou en orthopédie. Quand on injecte ces facteurs de croissance et ces cellules souches dans le derme, elles s’activent en fibroblastes, les « cellules-usines » de la peau qui fabriquent l’acide hyaluronique et les fibres cutanées.

L’injection de FVS va donc stimuler une biosynthèse endogène, naturelle, en utilisant les propriétés régénératrices de votre organisme : il n’y a guère de traitement plus naturel !

Je suis comme chirurgien et comme médecin très attentif à l’évolution des découvertes médicales, mais je ne retiens une nouvelle technique qu’à deux conditions : son efficacité est scientifiquement prouvée, et si possible expliquée, et son innocuité est certaine et démontrée. C’est le cas du nano lipofilling.

Comme c’est un traitement à base de cellules, il se présente sous forme de petits volumes (d’où le terme nano), rendant le nano lipofilling idéal pour les zones où la peau est fine, comme le décolleté, les lèvres ou les paupières.

La peau des paupières est très fine, et c’est aussi pour cette raison qu’apparaissent les reflets colorés des cernes :

• quand les cernes sont creux, la peau perd en volume laissant voir les reflets bleutés des vaisseaux ou les ombres des reliefs osseux ;
• quand les cernes sont pigmentés par des dépôts de mélanine, la finesse des paupières les fait voir par transparence.

Le nano-lipofilling permet de traiter ces cernes colorés, sans les risques d’une injection d’acide hyaluronique dans cette zone parfois fragile (granulome, effet Tyndall…).

La régénération induite par les cellules souches va amener naturellement les fibroblastes à synthétiser de l’acide hyaluronique, ce qui va recréer volume et hydratation.

Le derme s’épaissit, la peau perd sa transparence, l’œil et le regard retrouvent tout leur éclat et leur jeunesse.

Le traitement des cernes par nano lipofilling reste à mes yeux l’indication principale pour un rendu excellent et naturel.

Le micro lipofilling peut aussi permettre un traitement sur-mesure et ciblé de toutes les lésions cutanées associées au vieillissement d’une peau ou à des lésions, comme :

• des cicatrices et notamment des cicatrices acnéiques atrophiques ;
• des taches pigmentaires ;
• des ridules dans des régions fragiles, comme la lèvre supérieure (rides code-barres) ou le décolleté.

Il existe aussi des études en cours pour voir l’effet sur le derme capillaire (cuir chevelu), pour la repousse des cheveux sans greffe.

A la différence des signes de vieillissement, les lésions des cernes peuvent apparaître très précocement, parfois dès 20/25 ans.

C’est parfois handicapant dans la vie sociale, car on associe cernes avec fatigue, manque de sérieux, adynamie…

Dès que les lésions sont présentes, il ne faut pas hésiter : c’est un acte simple et très peu invasif, parfaitement toléré car quasi naturel.

Il est plus sage d’arrêter les traitements anticoagulants type aspirine, pour éviter les saignements et limiter le risque de voir se former des ecchymoses.

C’est un acte chirurgical, que je réalise en bloc stérile, et qui peut être fait sous simple anesthésie locale.
Toutefois pour le confort du patient et en fonction de son souhait et des zones à traiter ,on peut choisir l’anesthésie générale ou la sédation profonde.

Certains patients associent souvent anesthésie générale avec un acte chirurgical lourd ou douloureux. Ce n’est pas le cas, c’est aussi un choix quand certaines zones, comme le pourtour des yeux, sont très difficiles à insensibiliser par anesthésie locale.

Si le lipofilling a pour but d’estomper une cicatrice sur la joue, l’acte peut se faire en revanche facilement sous anesthésie locale.

La première étape va être le prélèvement de la graisse. Comme il faut très peu de volume, je n’ai aucun problème à prélever, même chez un patient très maigre : le creux du genou peut suffire ou le ventre.

J’utilise une canule dont le diamètre est très fin, permettant d’avoir un traumatisme tissulaire réduit, mais permettant en plus de fluidifier la graisse en la fractionnant, ce qui va déjà la « préparer ».

Je dispose ensuite d’un dispositif stérile pour rincer cette graisse, la filtrer, la purifier, afin de recueillir la partie active, la fraction stromale vasculaire.

Il suffit alors de réinjecter la FVS sur la zone ciblée, avec une canule, et où je vais effectuer un nappage minutieux et superficiel avec les cellules souches.

Non car j’utilise une micro-canule qui limite l’inflammation et les saignements. Il n’est pas rare que la réaction inflammatoire soit un peu plus forte sur la zone prélevée que sur la zone injectée, mais ça reste très discret et totalement contrôlable avec la prise d’antalgiques basiques, type paracétamol.

Je conseille toujours une petite semaine d’éviction sociale, car il peut y avoir des ecchymoses sur le pourtour des yeux. Mais ces suites restent très légères et discrètes. Les bleus peuvent d’ailleurs être dissimulés par un fond de teint.

Le regard commence à être plus éclatant au bout de quelques jours, car il y a un effet volumateur léger mais rapide.

Il faut ensuite un bon mois pour voir vraiment les effets du remodelage dermique, avec une peau repulpée, plus éclatante, plus lisse.

L’effet est optimal en 2 à 3 mois, avec un résultat durable, le plus souvent avec seulement 1 à 2 séances. C’est simple et assez spectaculaire.

Il faut bien différencier le lipofilling, greffe autologue de graisse pour redonner du volume, du nano lipofilling, greffe autologue de FVS riche en cellules souches, pour rajeunir la peau.

C’est un acte simple, peu invasif, qui repose sur les propriétés naturelles de votre organisme. Non seulement le résultat est excellent, mais vous obligez votre derme à bien retravailler.

C’est une solution que je conseille de plus en plus pour rajeunir un regard et lui redonner de l’éclat, notamment sur des cernes colorés, quand les paupières conservent leur tension et leur tenue. C’est idéal aussi sur des sujets jeunes, pour ralentir le vieillissement.